aus Tima Magazin 8 / 2023
Contrapunkt – Schmelztiegel Marokko
Diskussionssendung auf BR-Klassik in Zusammenarbeit mit dem Goethe-Institut

In einer Gesprächsrunde mit Rhani Krija (Percussionist, Köln), Mohcine Ramdan (Sänger und Gembri-Spieler, München) und Monia Rizkallah (Geigerin, El Akademia e.V., Berlin) war der respektvolle Musikaustausch auf „Augenhöhe“ Thema. Es moderierte Jay Rutledge. Hier ist das Statement von Monia Rizkallah und ihr musikalischer Beitrag als Auschnitt der Sendung vom 22. April 2021 zu hören.
Deutsch-Marokkanische Lebenswege

DEUTSCH-MAROKKANISCHE LEBENSWEGE – Geschichten über das Suchen, Ankommen und Engagieren. Ein Buchprojekt der Hochschule Magdeburg-Stendal und des Deutsch-Marokkanischen Kompetenznetzwerkes (DMK)
https://marokkanerindeutschland.jimdofree.com/
https://de.padlet.com/rahimhajji/Deutsch_Marokkanische_Lebenswege_Buch
Download: Der Beitrag von Monia Rizkallah (pdf)
Portrait télévisé sur Sky News Arabia
Article dans le magazine Le Temps

Interview – Al Bayane

Essay – Le Reporter



Essay – Finances News

Noël 2020
Sophia, ma petite fille de 10 ans, m’a demandé l’année dernière si le père Noël existait. C’est une question à laquelle la plupart des parents se trouvent confrontés un jour ou l’autre. Ceci dit, j’ai été prise de court et, après une brève réflexion, je lui ai répondu que je ne lui dirai pas si le père Noël existait ou non, mais que, par contre, je pouvais lui assurer qu’on trouvait dans le monde beaucoup de choses belles et étranges qui ne s’expliquaient pas logiquement. Elles sont si belles et si étranges qu’on les appelle « magie » ou « miracle ».
Ma fille n’a pas paru satisfaite de ma réponse. Elle a insisté. Alors, je lui ai demandé ce qu’elle ressentirait si elle apprenait que le père Noël n‘existait pas. Sans hésiter, elle s’est exclamée : « Ah non, surtout pas ça ! Ce serait trop triste ! » Elle avait raison, briser la magie de Noël aurait été bien triste. Je lui ai donc simplement répliqué en souriant : « Arrête alors de poser des questions ! »
Aujourd’hui, à quelques jours de ce Noël 2020 si particulier, des questions, je m‘en pose beaucoup.
Pourquoi ferme-t-on les lieux de spectacle ? Les théâtres, les opéras, les scènes, les cinémas. Lors de la première vague épidémique, le monde de la culture s’est mobilisé et a pris des mesures draconiennes pour permettre aux artistes de performer et au public d’assister aux représentations avec un sentiment jamais démenti de grande sécurité. Pourquoi ne plus le permettre aujourd’hui ?
Pourquoi a-t-on demandé à tant de responsables professionnels et associatifs de sécuriser leurs établissements pour maintenant les obliger à en laisser les portes closes ? Pour se mettre en conformité sanitaire, ils ont parfois dû emprunter et certains non actuellement plus d’autre choix que de « mettre la clé sous la porte ». Pour combien de théâtres le rideau est-il définitivement tombé ? Combien de cinémas ont joué leur dernière séance ? Et, tout ça, pourquoi ?
Pour des raisons sanitaires, bien évidemment ! Mais alors, pourquoi laisser d’autres lieux ouverts où les gens s’agglutinent en dépit des obligations de distanciation ? J’en ai été témoin. Je reviens d’un bref voyage à Bordeaux où j’ai vu des rues bondées de monde, des magasins ouverts beaucoup trop pleins, des personnes sans masque dans des endroits où son port était obligatoire. Comment cela est-il possible ? Et pourquoi ce couvre-feu en France. Ainsi, on peut sortir à 19 heures, mais plus à 20 heures ? Qu’est-ce qui le justifie, si je suis raisonnable et garde les mêmes précautions ? Alors oui, certains ont si peu de civisme et de scrupule qu’ils organisent des fêtes privées. Mais comment imaginer qu’un couvre-feu les arrêtera ?
Les questions se bousculent ! Je conçois les difficultés des tentatives de maîtrise du nouveau virus. Mais je sais que je ne suis pas la seule à ne pas comprendre la logique incertaine des permissions et interdictions. Et je vois que ces mesures prises pour gérer la crise sanitaire créent les conditions d’une crise économique dans certains milieux malheureusement dits « non essentiels », ainsi que celles d’une crise psychologique chez beaucoup, de toutes les générations.
Aujourd’hui, à quelques jours de la fin de l’année 2020, une lueur d’espoir apparaît avec la mise sur le marché des premiers vaccins anti-Covid. Je fais le vœu pour que l’on étudie aussi un vaccin qui soulagerait le mal-être que ressentent les millions de personnes qui souffrent dans leur âme de la Covid-19.
Le vaccin qui sauvegarde la santé psychique est à la fois coûteux et gratuit, simple et rendu inaccessible. Un air de violon, deux pas de dance, et ce sont bien des maux qui s’envolent. Les artistes et leur travail, essentiel ? Pas essentiel ? Je crois que ces mots « non essentiel » sont ceux qui me révulsent le plus ces derniers temps. Comment peut-on qualifier ainsi les artistes ? Ils sont des vendeurs d’oxygène, d’espoir, de rêves, de joie, de réflexion, d’amour. La liste n’est pas exhaustive et l’on pourrait la résumer en un mot « humanité ». Les artistes sont porteurs d’humanité, et nous en avons tous besoin particulièrement en ce moment de cette humanité, symbole de vie.
Certes, le dilemme est grand, les chiffres de la pandémie s’aggravent. C’est une réalité. Les artistes en sont aussi conscients. Faut-il pour autant attendre la fin de la pandémie pour rouvrir les lieux culturels ? Il y en a tant qui ont parfaitement fonctionné d’un point de vue sanitaire et que l’on a fermé. Pourquoi ? Pour ne pas faire de « jaloux » ?
Malgré tout cela, je suis comme ma fille. Je veux encore croire à la magie. Si je cesse mes questions et observe autour de moi, j’aperçois de belles actions. Des collègues et amis artistes se mobilisent pour collecter des fonds et venir en aide à Médecins sans frontières, aux personnes en détresse au Liban ; d’autres œuvrent pour le dialogue interculturel. Par leur art, ils aident à soulever des montagnes et soufflent sur les braises de l’espoir pour raviver la flamme de la vie.
Oui, nous sommes des artistes et, oui, les artistes sont essentiels à la vie, la « vraie » vie, celle où le corps et l’esprit s’épanouissent de concert.
Cette « vraie » vie va revenir, sans aucun doute. Même s’il faudra du temps. Je me joins à toutes ces personnes qui appellent à ce que les lieux de culture, si essentiels, rouvrent leurs portes. En respectant bien entendu, tous les protocoles et précautions demandés. Ils savent le faire. Ils l’ont déjà prouvé.
J’aurais aimé laisser un message léger pour les fêtes de fin d’année. Le contexte s’y prête difficilement, mais je prie pour que nous puissions fêter à nouveau la vie en 2021. Nous tous ensemble, cela se fera !
Monia Rizkallah
Le Temps des Femmes Libres

Je suis très reconnaissante à mon ami Abdelhak Najib de me permettre de laisser un message dans ce merveilleux ouvrage. Je souhaite que ce message soit porteur d’espoir, malgré la période si difficile que nous traversons.

Aussi, aujourd'hui, en tant que musicienne, maman, en tant que femme, citoyenne du monde, j'ai d’abord envie de dire merci. Merci à ceux qui mettent en lumière les femmes, leur vie et leur travail. Merci à ceux qui valorisent les femmes et merci à ces femmes qui se battent pour elles et pour les autres. Mais, qu’on ne se trompe pas, je ne suis pas une féministe militante; je rêve d'un monde où femmes et hommes trouvent chacun leur place dans un respect mutuel. Nous sommes ici sur terre car, depuis la nuit des temps, des femmes et des hommes se sont soutenus, entraidés, aimés. Nous avons besoin les uns des autres, en 2020 comme depuis toujours et pour toujours. Comment pourrait-il en être autrement ?
L'année 2020 nous marquera à jamais. Qui aurait pensé qu'un minuscule virus ait le pouvoir de paralyser le monde ? La pandémie de Covid-19 a mis à genoux nombre de sociétés, jeté à la rue nombre de personnes et, pire encore, pris nombre de vies. Les consignes et les restrictions se sont multipliées pour tenter d’enrayer la pandémie. Les masques et les gestes-barrières ont été nos seules armes pour nous protéger nous, nos familles et nos amis. Ils nous ont éloignés physiquement les uns des autres. Internet est devenu roi et notre monde a été un instant durant un monde virtuel. Ce faisant, nous l’avons compris : nous avons besoin de travailler ensemble, main dans la main. Nous avons tellement besoin de contact humain. Comment peut-on transporter des émotions à travers le display d'un smartphone ? Le vécu, le live ne pourront jamais être remplacés par l'ordinateur.
J'ai beaucoup réfléchi à ce qui me porte et me nourrit depuis l'âge de sept ans : c’est indéniablement l'amour de la musique. La musique classique est une école de la vie. Que peut-elle face au coronavirus ? Dans une symphonie, la partition organise le son avec des nuances et des rythmes. Chaque musicien a un une place définie et rôle bien précis ; il est tour à tour la partie principale et l’accompagnateur. Pour former un tout harmonieux, les musiciens doivent s'accorder, s’entendre et jouer ensemble. La musique nous montre ainsi indéniablement le comportement à avoir pour gérer cette pandémie. Elle est aussi un antidote aux maux de l’âme, aujourd’hui et à jamais.
Abdelhak Najib
“Le temps des femmes libres”
150 portraits de femmes d’exception
400 pages, Format 30/30
Aux Éditions Orion